Poissons

Apprendre à consommer futé le poisson

Françoise, une cousine de ma tante Marie-Claude, s’est régalée récemment des papillottes aux deux saumons dont j’ai publié la recette fin avril. Elle nous a envoyé, à MC et moi, un petit mail à ce sujet.

Marie-Claude lui a répondu ceci:

“Si on mangeait encore du saumon, je ferai le plat immédiatement moi aussi, mais le saumon a été surpêché dans nos eaux à tel point qu’on ne trouve plus beaucoup de saumon sauvage (ou alors à un prix effarant) et les élevages de saumon n’ont pas trop bonne réputation chez nous. Ce n’est pas réglementé comme ce doit l’être en Europe et en fait ce sont de très grandes sources de pollution où le niveau de bactéries et autres cochonneries est assez alarmant.
En plus de grands barrages ont été construits sur les rivières que les saumons remontaient pour aller pondre. Souvent ils n’y arrivent plus et même s’ils y arrivent, un nombre grandissant de leurs rejetons n’atteint pas la mer. Pour toutes ces raisons, on a tendance à éviter le saumon. On en reconsommera quand des mesures énergiques auront été prises pour remédier à cet horrible état de choses. C’est pas souvent que je boycotte quelque chose mais là, trop c’est trop. L’industrie agro-alimentaire nous prend vraiment pour du bétail auquel on peut donner n’importe quoi à manger.”

Alors évidemment, cela m’interroge : je n’achète plus de thon rouge car je sais qu’il est menacé, mais j’avoue continuer à acheter régulièrement toutes sortes d’autres poissons (saumon, lotte -rarement car c’est hors de prix-, cabillaud, lieu noir ou jaune, flétan, maquereau…) dès lors qu’ils ne sont pas bradés à des prix si bas que l’on peut s’interroger sérieusement sur les conditions dans lesquelles ils ont été élevés/péchés (je n’achète jamais de panga, ce poisson vendu autour de 9-10€/kg et élevé au Vietnam dans des conditions indescriptibles, pas plus que de Perche du Nil, par ex.), et je suis très exigeante sur l’aspect (donc la qualité et la fraîcheur) du poisson, d’autant que nous le consommons volontiers rose à l’arête ou presque.

Eh bien j’ai tout faux, ou presque…

En effet, en faisant une petite recherche sur Internet, je me suis rendue compte qu’il y avait urgence à réfléchir à ce que je mettais dans mon panier après passage aux rayons poisson de mes fournisseurs préférés, fussent-ils excellents poissonniers…

Mes sources

*Pour une pêche durable qui propose un petit guide formidable (merci au blog Dans la cuisine pour le lien)
*Consoglobe.
La vigilance s’impose!

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4 commentaires

  1. Je suis entièrement d’accord, il y a urgence. Malheureusement, c’est loin d’être rentré dans les mœurs… Les filets de panga décongelés et le thon rouge se vendent toujours aussi bien !

  2. Je vais tout de suite lire le guide que tu nous transmets… Entre santé et écologie, dur de savoir quoi consommer !

  3. C’est marrant car la semaine dernière je voulais justement te dire que je n’achète plus de thon depuis plus d’un an. J’adore le thon rouge mais comme j’ai dit à ma poissonière je refuse de l’acheter tant qu’il n’y a pas de label garanti de provenance. Je lui pose toujours de questions sur les poissons car même si on nous dit d’en manger au moins trois fois par semaine, ils oublient de nous dire que les poissons, presque toutes les races sauvages vont être ménacés. Je mange du canard!
    Jane

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