La bio en question

Ce serait bien que nos enfants ne nous accusent pas (trop)…

Plus tard, mes enfants me feront tout plein de reproches, plus ou moins pertinents, je le sais bien (ça a déjà commencé, du reste!). Il y en a que je ne peux pas vraiment éviter (j’ai mes limites, elles ont leurs tempéraments, la vie est ce qu’elle est etc.), mais d’autres sur lesquels je peux agir, là, maintenant, sans baisser les bras : la qualité de l’environnement dans lequel elles grandissent et de leur alimentation est une chose sur laquelle je me dois de réfléchir, par exemple, non?
A ce sujet, vous avez entendu, ou lu, ici ou , que sur 124 lots de raisin provenant d’Italie, des Pays-Bas, de France (pour 25 d’entre eux), de Hongrie et d’Allemagne, 123 testés contenaient des résidus de pesticides, certains en quantité supérieure aux taux autorisés par l’Union Européenne et certains même interdits par la loi (bromopropylate et endosulfan)?

L’Union Européenne réagit : un “paquet pesticides” est en cours de discussion, qui devrait déboucher sur une nouvelle réglementation en matière de pesticide. (pour quelques infos complémentaires sur l’usage en France de pesticides, on peut cliquer ).

Le problème, c’est que s’il en résulte des règlements, efficaces automatiquement, encore faudra-t-il qu’ils soient respectés (et les tests sur les raisins visés ci-dessus montrent que ce n’est pas toujours le cas), et si ce sont des directives qui sont adoptées (et il me semble que ce sera le cas, mais je n’en suis pas tout à fait certaine), il faudra que les Etats membres les transcrivent dans leur droit national, ce sera long, pas forcément fait… Donc on a du souci à se faire encore pour un loooooong moment…. Consommer bio [mais réfléchi car je suis de plus en plus certaine qu’il y a bon et mauvais bio, comme il y a bon et mauvais non-bio] me semble vraiment incontournable.

D’ailleurs, j’aimerais bien aller voir le film Nos enfants nous accuseront (pour la bande-annonce, cliquer ici). Non que j’ignore toutes les horreurs qu’il décrit, mais j’ai envie de signifier par ce geste, moi qui ne vais quasiment plus jamais au cinéma (par manque de temps, pas d’envie), que j’ai envie que les choses changent, que je pense que les choses DOIVENT changer, que je crois que la réalité de notre empoisonnement à tous par les pesticides et autres horreurs est BIEN PIRE que ce que l’on a envie d’accepter, par commodité, par goût du confort, que OUI, NOUS POUVONS CHANGER quelque chose, en mieux, à ce qui nous arrive, qu’il est urgent de cesser cette sorte de fatalisme qui n’est souvent que paresse et qui nous conduit à dire, penser, faire, comme si pfuit, tout ça n’était que bêtise, voire propagande….

Heureusement, nous sommes de plus en plus nombreux à nous sentir concernés par tout cela, n’est-ce pas?

Et oui, j’entends bien que CERTAINS pesticides (mais pas tous), utilisés en QUANTITE RAISONNABLE ET RAISONNEE sont des atouts pour notre agriculture moderne, donc de masse. Je ne suis pas ANTI sans mesure, d’autant que je ne suis en rien spécialiste, ni de l’agriculture, ni de la chimie, ni des sciences de l’environnement, ni médecin, ni… ni…. Mais je suis humaine, consommatrice, maman, je participe à ce monde et à son économie, et je veux être INFORMEE pour pouvoir CHOISIR de façon réfléchie. Pas vous?

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7 commentaires

  1. Ce film est vraiment bien fait, tu as raison de vouloir choisir -et agir- en connaissance de cause! J’espère que tu auras l’occasion de le voir, je sais qu’il est tres peu distribué malheureusement…

  2. malheureusement les Lobby font pression et pèsent plus lourd que nous , aujourd’hui je travaille sur 2 Pétitions :
    une sur les Pesticides , l’autre sur les Cantines , je t’en reparlerai à l’occasion parcequ’il va falloir faire diffuser l’info de manière systématique et en masse…

    mais a commencer par distribuer les infos est un bon point
    garance

  3. Ne pas hésiter à voir ce film. La bande-annonce a un effet coup de poing, mais le film arrive tout de même à nous instiller un peu d’espoir. Les choses changent…
    Par contre, il ne passe déjà plus à Marseille, je sais même pas s’il y est resté plus d’une semaine. Alors faut vite foncer au ciné s’il le diffuse encore!

  4. Hier il y avait une excellente emission avec N. Hulot sur France 2 et c’est assez édifiant comme aujourd’hui les pollueurs et les destructeurs des ressources agissent en toute impunité guidés par l’appât du gain et du pouvoir (extraction du pétrole dans la forêt boréale au Canada par exemple!) Pour ma part, je ne dirais pas “nos enfants nous accuseront” mais plutôt “nous pouvons accuser nos parents!”. Bien entendu pas à titre personnel 😉 J’ai 30 ans et je pense que c’est déjà la génération de mes parents qui agissent aujourd’hui encore sans se soucier de leurs petits enfants. Et c’est aussi cette génération là et celle d’avant qu’il est aujourd’hui difficile de faire changer. Je préfère dire, j’espère que “nos enfants nous remercieront” car c’est aujourd’hui nous qui devons semer les premières graines du changement, chacun à notre échelle. Ce sera à eux de rendre durables ces changements. Il s’agit avant tout de changer nos comportements et notre relation à l’argent, à la consommation, aux biens matériels.
    Nous pouvons méditer sur la politique du Bouthan qui mesure son économie non pas en PIB (Produit Intérieur Brut) mais avec le BIB, le Bonheur Intérieur Brut 😉
    Merci Makanai pour ce billet.

  5. Merci pour cette belle réponse très riche en contenu, ptiteszidées. Je suis assez d’accord avec toi, en effet. Je n’ai pas vu l’émission dont tu parles, mais nous avons regardé celle sur Arte hier soir, le Crash alimentaire, et nous étions effondrés par tant d’informations alarmantes… le combat à mener ne fait que commencer, et il n’est pas sûr qu’on le remporte… 🙁

  6. Flo

    J’ai enregistré “le crash alimentaire” et effectivement je pense que ce que je vais y découvrir va sans doute m’alarmer un peu plus. Cela nous donne encore plus de courage pour continuer notre ‘combat’ 😉
    Carinne

  7. Carinne, tu me diras ce que tu en auras pensé, une fois le Crash alimentaire vu. Moi, ça m’a profondément alarmée, plus encore que les sujets traités dans le film cité dans ce billet (probablement parce que je les connaissais déjà) alors que j’ignorais beaucoup de ce que j’ai appris de l’ampleur et de la gravité immense des problèmes soulevés par la simple nécessité de nourrir les Chinois, par exemple…

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