La bio en question

Le bio en France et dans les cantines…

Je viens de lire en ligne cet article du Point, L’incroyable faillite du bio français, et il me fait, encore, réfléchir.

Du coup, je suis encore moins sûre que ce soit une bonne initiative de demander que la cantine de mes enfants passe au bio, comme proposé par WWF (merci Garance d’avoir porté ce mouvement à ma connaissance en mettant le logo sur ton poétique blog). Parce que déjà que je ne voyais pas comment ma commune, petite, à la lisière de la Beauce et de ses excès, pourrait s’approvisionner correctement en bio, à un coût (en € et en termes d’écologie et de bon sens) correct…

Et puis de toute façon, je ne suis pas sûre d’avoir envie que ma commune serve forcément du bio à mes enfants… Du local raisonnable et toujours de la qualité me plairait plus… Et tout d’abord de “l’encore plus équilibré” parce que parfois, bof bof… (les cordons bleus, les nuggets, les pizzas se succèdent à un rythme trop soutenu je trouve… mais quand je râle, on me dit que les repas sont étudiés par une diététicienne et que tout le monde en est content, alors je me tais…). J’ai envie d’aller rencontrer le maire, l’équipe municipale, mais y aller seule, bof… Et autour de moi, pas sûr que je trouve des alliés, quand je tente une percée, plouf, ça tombe à l’eau…

Et chez vous?

Et puis le bio, pour beaucoup, c’est du “bizarre”… Ca m’énerve un peu! Ainsi, la semaine dernière, les menus de la cantine avaient du “bio”, un peu, chaque jour, et quand j’en ai parlé autour de moi, finalement, ce qui en est sorti c’est que les enfants n’avaient pas trop aimé. Pas aimé les pommes, les carottes, les compotes, les courgettes bio? Non, pas aimé les galettes de tofu aux légumes. Mais c’est pas parce que c’est bio qu’ils n’ont pas aimé!!! C’est parce qu’ils ne connaissent pas! Mes filles, qui connaissent, ont trouvé ces galettes très bonnes (et E. a pu se resservir sans problème, aucune compétition ce jour-là…)…

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25 commentaires

  1. pfff ici on mange soit bio pour l’épicerie soit local pour les légumes viande poissons mais on n’aime pas le tofu…c’est nul d’assimiler sinon j’ai assisté à un débat suivant la diffusion de nos enfants nous accuseront et chacun des intervenants s’est senti persecuté “c’est pas la faute des agriculteurs ont leur a demandé de produire beaucoup et vite a pres guerre ” ” nous les cantines scolaires sommes montrés du doigt mais bon il faut tenir le budget ” “le maire du film n a pas pris de risque il a un charisme qui fait ”
    j’ai trouvé dommage d’être sur la défensive alors qu’on s’en fou du pourquoi et a cause de qui on en est arrivé à perdre notre bon sens mais par contre on aurait pu cherché comment le retrouvé… déjà ici c’est une cantine centrale qui fait pour toutes les écoles. Cela me semble difficile de faire quelque chose de bien dans ces conditions
    une copine m a expliqué que chez elle la ville pour X raison a cessé le contrat avec la cantine centrale et pour dépanner a embauché une cuisinière qui leur fait vraiment les repas avec des légumes des plats maisons et familiaux et que depuis les enfants mangent plus facilement. bref du bon sens, mais ou donc est il passé??
    sinon bien heureuse de constaté que le moral est de retour. Ici l’hiver semble enfin parti alors le moral va revenir également…

  2. je n’avais pas lu l’article,
    tu m’as donné envie d’écrire ma propre lettre au maire avec un oui au bio mais pas si c’est pour retomber dans les même dérives qu’avec le non bio et en suggérant un “oui a un cuisinier dans mon école”

  3. Moi qui rale parfois apres la preparation du bento (lunch box) pour l’ecole… Pas de cantine pour nous, les enfants arrivent avec leur dejeuner. Alors evidemment, ils ne mangent pas forcement chaud tous les jours, et encore, j’ai une boite a bento thermos efficace.
    Donc au moins, je mets ce que je veux dedans ! Et c’est d’ailleurs assez amusant de voir les bentos de tous les petits copains, les mamans ont parfois de bonnes idees a piquer !
    Alors on va me demander : et les enfants ne ralent de voir que le voisin a ceci et pas lui ? Eh bien non ! Pas de concurrence, pas de ralage, tout se passe tres bien !

  4. Ici ce serait tellement facile pour les cantines de se mettre au bio et local en plus. Il y a un jour par mois repas bio et c’est tout. Sinon ce sont des repas cantine classiques. Il y une minorité de gens ici qui demandent le bio dans les écoles ce que je trouve bizarre. Je prépare un grand apéro pour 100 personnes 100% bio pour notre fête d’école. J’espère que ça fasse réfléchir plus d’un. Mais probablement pas, malheureusement.

  5. N’ayant pas encore d’enfants, ce problème de cantine me concerne, mais pas encore personnellement. Je pense comme toi : des menus plus équilibrés, un approvisionnement local et de saison, ça serait déjà une très bonne évolution! Ma mère est diététicienne et corrige des menus de cantine, parfois, les menus de départ sont très effrayants (tels que tu les décris : pizza, nuggets, panures, frites, etc.). Les cuisiniers n’osent pas trop enlever ces ingrédients car les enfants les plébiscitent (cela vient, je pense, d’un problème d’éducation, la facilité des plats tout prêts, la non-éducation à la grande variété des goûts et des ingrédients, aux légumes, fruits, etc.). Quand il y a des légumes ET des frites, la majorité des enfants ne prend que des frites, et cela même si il y’en a tous les jours… Bref, cela me convainc encore plus de l’importance fondamentale de l’éducation des enfants, dès le plus jeune âge.
    Quant à ton histoire de pain, je suis d’accord… Le résultat dépend de l’intention que l’on met dans la réalisation, si on est “présent” à 100%, ou bien un peu ailleurs… Néanmoins, toutes tes réalisations ont l’air excellentes (déjà bien mieux que ce que je suis capable de faire!)

  6. bonjour,

    je suis du même avis que toi !!!
    pourquoi forcément du bio qui viendrais d’on ne sais ou ???? je préfère une agriculture de proximité mais raisonnée !!!
    ici, c’est pareil, bonjour le menu, je pense que nous avons une diététicienne Mac do !!! pommes noisette, cordon bleu et en dessert bien sure l’éclair qui fait passer le tout !!!

    que dire aussi de ces cantines qui proposent aux enfants des haricots verts ou des frites sans avoir la possibilité de prendre les 2 ??? inutile de te dire quel est le choix de 99% des enfants !!!!
    pourquoi nous rabattre les oreilles avec mangez 5 fruits et légumes par jour quand on voit qu’un repas de cantine n’en contient parfois même pas 1 seul !!!! de qui se moque t on ????

    allez, j’ai fais partie aussi d’une commission cantine et dur dur d’expliquer à la diététicienne qu’un petit suisse chez les petits n’ai pas incompatible avec un fruit ou le semblant de gruyère sur les pâtes !!!

    as tu déjà vu ce qui est jeté après le repas des enfants ??? ayant assisté à 2/3 repas à la cantine, je peux te dire que c’est terrible et même effrayant !!
    parfois, 50 % des repas part à la poubelle ??? pourquoi ??? à priori, personne ne se pose de question c’est comme ca de toute façon les enfants n’aiment rien !!!

  7. … le bio… rien que dans mon entourage, on trouve bizarre tout ce qui sort de ma cuisine dès qu’ils ont entendu le mot bio… c’est sûr, comme tu le dis, les courgettes bio, les pommes bio, c’est terrible!…
    les cantines sont quand même un grand problème; on apprend à manger tous les jours, pas seulement à la maison, et servir des plats aussi équilibrés qu’un taboulé en boîte (mais c’est une salade!) avec une pizza n’aide pas tellement à apprendre le “bien” manger.
    jusque dans les hopitaux, les menus sont pour le moins étranges, parfois entièrement sans légumes (le persil, ce n’est pas un légume?…)
    bref, le bio, je suis d’accord, ce n’est pas le premier débat…
    apprendre que les légumes, les viandes, les poissons (parce qu’il n’y en a pas un seul…) ont des saisons, que l’on préfère largement les grandes cocottes en hiver avec les légumes qui cuisent longtemps et qui réchauffent, les salades fraîches en été, pas -seulement- pour le maillot de bain etc…
    retrouver un peu de simplicité, comme on en trouve chez plein de mamans bloggeuses par exemple, avec des enfants qui aiment parce qu’ils ont goûté, goûté à plein d’autres choses que des frites et du poisson pané…
    merci pour ce billet, et pour tes pains superbes, même ratés…
    belle journée! ^_^

  8. C’est vrai qu’en général, les mauvaises journées, je rate aussi mon pain… L’ésotérisme appliqué au pain :-))
    Qu’est-ce que tu nous as caché dans ta pâte ? On dirait du chorizo… Ou alors un truc que tu as ramené de tes vacances ?

  9. L’article du point est effectivement très instructif et un peu triste…Ton propre article est très juste.
    Mon magasin bio s’approvisionne beaucoup chez un maraîcher à 5 km mais je regarderai de plus près la prochaine fois que j’irai.
    J’aimerais bien consommer des produits locaux mais ce n’est pas très facile de trouver les producteurs et d’y aller. Quand je pense que les épiceries de centre ville s’approvisionnent presque toutes dans les centrales de la grande distribution…J’espère que bientôt on trouvera des coopératives “écolo – raisonnée” pour fournir les magasins de proximité!

  10. Peut être que l’approche de la cantine Bio passe aussi par une vision différente de la cuisine et des aliments, je veux dire par là qu’il ne suffit pas de cuisiner industriellement avec uniquement des aliments Bio: il faut éduquer les cuisiniers et les enfants car les menus sont différents et la préparation passe par une réflexion plus réaliste et plus saisonnière et c’est un travail à faire en commun avec les enfants et en partenariat avec les producteurs. Voilà un programme d’éveil à l’économie, au goût, et au partage avec nos enfants et tout ceci en parfaite entente avec les adultes…
    Catherine

  11. ça m’arrive aussi faire mon pain avec la tête ailleur. On dirait que le pain ne le pardonne pas.
    Il ne se présente jamais beau si on ne lui porte pas attention.
    Parcontre il le rend toujours, si on prend bien soin de lui. En somme il est très just, il ne triche pas.

  12. Ca veut dire quoi, “raisonné” ? 2 fois moins de produits chimiques ? 3 fois moins ?
    Je pense que le bio, même éloigné, est préférable au local chimique. Sinon, les comportements ne changeront jamais. Les agriculteurs, petits commerçants, et la grande distribution doivent prendre conscience que s’ils ne s’y mettent pas, nous irons ailleurs. Il n’y a qu’ainsi que nous pourrons provoquer la transformation de notre agriculture qui de toute façon arrivera tôt ou tard avec la cherté de l’énergie.
    Il m’arrive d’acheter du chimique local, par exemple quand aller acheter du bio implique l’utilisation de la voiture. Mais même dans ce cas, j’essaye de demander aux commerçants s’ils ont des produits bio.

    L’idéal reste quand même du bio local, ce qui est possible. Au lieu de partir de la recette et d’aller acheter les ingrédients nécessaires, commencez par chercher ce que vous trouvez en bio de votre pays (voire de votre région, de votre commune).

    1. Je suis tout à fait d’accord avec spontex. L’agriculture raisonnée est un leurre dont l’impact environnemental n’est pas très éloigné de celui de l’agriculture intensive. Quand on connait les désastres provoqués par cette dernière, je m’effraye de voir que virginie préfère au bio une agriculture raisonnée mais de proximité, qu’elle remplace raisonnée par “intensive et chimique” et sa phrase prendra tout son sens. Preferer le bio de proximité à chaque fois est la règle qui permet de faire changer les choses. Je dit permet parce que on peut déjà remarquer qu’elles changent et ceci grâce à la demande des consommateurs. Vouloir manger bio peut découler de plusieurs démarches qui ne sont pas antinomiques et incompatibles avec ce que disent certaines sur les cantines :
      – ceux qui mangent bio en se disant “c’est meilleur pour ma santé” (au sens pour mon corps) ont de toute manière à coeur de manger équilibré, varié, de saison etc… Manger tout les jours des hamburgers bio est encore plus une hérésie que de manger chez M..D. tout les jours. Ne dites donc pas je préfèrerai que mes enfants mangent équilibré plutot que bio mais dites je préfèrerai qu’ils mangent bio ET équilibré.
      – ceux qui mangent bio en se disant que c’est meilleur pour l’environnement et donc pour la santé de tout ceux qui partagent et partageront cette planète avec eux ne peuvent souhaiter aider au développement de l’agriculture “raisonnée”, encore moins près de chez eux.
      Juste pour info (je n’encourage pas le transport des produits bio sur de longues distances), mais l’impact environnemental de l’agriculture intensive est beaucoup plus important que celui du transport des denrées. Le problème c’est qu’il ne se voit pas. Qui peut me dire combien il a fallu de litres de pétrole pour fabriquer les engrais, insecticides, fongicides, accélérateurs, inhibiteurs de croissance etc.. déversés joyeusement (ou selon les doses prescrites par le fabricant pour les plus raisonnés) sur les cultures de proximité? Par exemple, il faut 1 litre de petrole pour faire un kilo d’azote… Allez un petit lien pour ceux que ça interesse :
      http://agriculture.gouv.fr/sections/thematiques/prospective-evaluations/agriculture-energie-2030/agriculture-energie-5828/downloadFile/FichierAttache_5_f0/Bazin-agriculture_francaise_et_cout_de_l_energie.pdf?nocache=1241597407.76

      La seule agriculture que la raison peut choisir c’est l’agriculture biologique.

  13. Bonjour,

    A propos de l’humeur sur l’état du pain (et du reste), si cela vous intéresse tapez Masaru Emoto sur un moteur de recherche. Vous verrez de très jolies photos de cristaux d’eau sensibles aux sons (et au reste par conséquent). Cela ouvre des perspectives….
    Très bonne journée pleine de lumière…
    Cathy

  14. Il me semble que si j’avais encore des enfants qui mangent à la cantine, je préfèrerais qu’ils mangent des choses de qualité et équilibrées plutôt que du bio à tout prix.
    D’abord comment sait-on que les produits chimiques versés à outrance dans les champs non bios ne vont pas sur les champs bio ? Il n’y a pas de murs, de barrières de bulle autour des champs, l’eau s’écoule et l’air circule. Si mon voisin traite son potager, mon jardin, hélàs, en profite aussi… Alors le bio c’est tout relatif, non ?
    Je pense quand même que si tout le monde faisait du “raisonné”, il y aurait moins de chimie en circulation partout.

    Quant à l’humeur du la boulangère et la réussite du pain… j’en suis persuadée depuis longtemps. Ce qui me fait dire qu’en ce moment je ne dois pas tenir la forme, car j’ai beaucoup de mal à réanimer mon Honoré. j’en suis d’autant plus vexée que je viens de me rendre compte que les formules de levain qu’on trouve ça et là sur le net (Jane cite comme source le site d’adelierose, qui elle-même me cite comme source : hé hé, oui, un scoop: Tartopoir du forum cuisine de aufeminin,( il y a… hou 10 ans ?)C’était moi. Bref là je mets les bouchées doubles, je le veille nuit et jour, perfusion, samu… je me demande si c’est ma nouvelle maison qu’il n’aime pas ?

    1. des choses de qualité : chimiques? Il n’y aurait pas par hasard une contradiction?

      comment sait-on que les produits chimiques versés à outrance dans les champs non bios ne vont pas sur les champs bio ? : Parce que des organismes vérifient, contrôlent et on reste vigilant vis à vis de son voisin sans scrupules qui traite sans précautions (c’est pour ça qu’en général il n’aime pas son voisin qui fait du bio).

      Ce dont je suis sûr c’est que les produits chimiques versés à outrance dans les champs non bios vont sur les champs non bio !!!!!

      C’est sûr il n’y a pas de bulle autour des champs mais une chose est sûre c’est que celui qui répend ses cochonneries partout, c’est celui qui fait du chimique. Alors, lequel le consommateur veut-il financer?

      Le meilleur moyen de s’assurer que son voisin ne répand pas ses poisons partout, c’est de ne pas lui acheter ses produits. S’il constate qu’il n’arrive plus à vendre à cause de ses désastreuses méthodes de culture, il changera de manière de faire ou disparaîtra pour laisser la place à quelqu’un qui respectera client et environnement (c’est la même chose).

      Pour paraphraser, je dirai : ‘Je pense quand même que si tout le monde faisait du bio, il n’y aurait plus de chimie en circulation partout”…

  15. La contamination du chimique vers le bio existe, en effet. Est-ce une raison pour acheter (et ainsi subventionner) le chimique ?
    Cette contamination reste limitée. Les analyses notamment menées par la DGCCRF ou par d’autres organismes de contrôle européens montrent toujours des taux de résidus de pesticides largement inférieurs dans les fruits et légumes bio que dans les chimiques.
    De la même façon, achèterez-vous des fruits et légumes OGM sous prétexte qu’ils contaminent les autres (et là, de manière autrement plus durable et irréversible) ? C’est du nivellement par le bas ; avec ce raisonnement, on achète toujours ce qu’il y a de plus mauvais.

  16. A la maison nous aimons la qualité. Du bio toujours pour les oeufs, les légumes (AMAP), les laitages et la viande (le plus souvent). Nous n’achetons que des produits “bruts”, certes il faut passer du temps en cuisine, mais le goût est incomparable.

  17. Le problème, Maurice et Spontex, dans votre raisonnement c’est que vous oubliez un facteur: le bio est une problématique riches. Si tout le monde faisait du bio, certes, nous les riches, nous avalerions moins de résidus de pesticides, mais alors des millions d’humains mourraient de faim. N’oublions pas que c’est grâce aux progrès des rendements de l’agriculture intensive qu’on a pu réussir à éradiquer la famine dans bien des endroits du globe.
    Ceci dit, tout le monde a un potager dans mon village et je n’achète pas les produits de l’agriculture intensive. Mais je me demande ce qu’il vaut mieux: généraliser le bio pour qu’une élite se donne bonne conscience et donc laisser l’humanité crever de faim, ou bien essayer de diminuer les apports de pesticides dans une agriculture qui de toute façon est obligée de produire intensivement si on veut nourrir l’intégralité des humains ?
    Moi je n’ai pas la réponse, c’est une question que je pose.

  18. N’oubliez pas qu’avec le modèle actuel, on produit beaucoup déjà plus de nourriture qu’il n’en faut pour nourrir la planète (300 kg de céréales par personne et par an, alors que les besoins ne sont que de l’ordre de 200 kg). Le problème est plutôt celui de la pauvreté, du gâchis et de la surconsommation de protéines animales, pas celui de la disponibilité alimentaire.

    Les paysans des pays où sévit la famine n’auront de toute façon jamais les moyens de se payer des intrants (engrais, pesticides, fongicides, herbicides, etc.). Et ce n’est pas à nous de produire leur nourriture ; en effet, le dumping de nos denrées alimentaires subventionnées par la PAC a des effets dévastateurs sur l’économie de ces pays en rendant vaine leur agriculture (nos produits se retrouvent sur leurs marchés moins chers que leurs produits locaux !).

    L’agriculture biologique est la seule voie d’avenir possible, pour eux comme pour nous.

  19. Chez nous (petit village du Val d’Oise dont l’activité principale depuis le Moyen-Age est la culture maraîchère, c’est un bonheur et une chance de pouvoir s’approvisionner quotidiennement chez les producteurs…), les repas de la cantine sont préparés par un traiteur et les menus supervisés par une personne de l’école, qui n’est pas diététicienne. Ça ne me paraît pas toujours équilibré (fromage et laitage, par exemple)et souvent trop copieux pour les enfants, mais au moins c’est varié et, paraît-il, de bonne qualité. Malgré tout, rares sont les enfants qui aiment les repas de la cantine. Je crois aussi qu’il y a un présupposé, véhiculé par les parents eux-mêmes: la cantine c’est forcément mauvais! Plus largement, je suis effarée de constater le manque de curiosité gustative de la plupart des enfants (dont la faute incombe à leurs parents, tout ceci est une question d’éducation) et ce réflexe de peur, qui me paraît d’une tristesse à pleurer, qui fait automatiquement rejeter tout aliment inconnu. Alors que leur faire goûter des choses nouvelles stimule leur soif de connaissances et de découvertes et représente un premier pas significatif vers l’ouverture au monde et l’appréhension de l’altérité…
    Sans vouloir faire de l’auto-congratulation, je suis particulièrement fière de mes enfants (3 et 6 ans) qui goûtent à tout sans a prioris et savent apprécier des saveurs “différentes” et typées, et de moi aussi par la même occasion, qui les encourage quotidiennement dans cette démarche. C’est vraiment quelque chose que je prends très à cœur. Ma mission en quelque sorte…

  20. Merci à tous pour vos commentaires.
    Mes journées sont de nouveau très très chargées donc je ne peux pas vous répondre individuellement. Mais je vous lis, avec intérêt et plaisir, merci à tous.

    Je voudrais juste rajouter quelques mots pour participer à la discussion engagée plus haut, notamment entre Maurice, Spontex et Marie-Claire, si je ne me trompe pas : je ne crois pas qu’il faille opposer sans aucune nuance le bio à tout le reste, ni assimiler toujours non bio à agriculture intensive (même si c’est la plupart du temps réaliste), ni oublier que ne consommer que bio en France présente aussi, pour la plupart des gens, un certains nombre d’inconvénients non négligeables.

    Exemple: Dans un rayon de 15 kms autour de chez moi, je ne peux accéder qu’à 1 seul cultivateur bio : il produit du cresson (excellent d’ailleurs). L’autre agriculteur de qualité dans ce rayon, quant à lui, ne cultive pas bio, mais raisonné : il n’a que peu de terrain, il a des contraintes très fortes en terme de pesticides et engrais car il longe une rivière particulièrement protégée (y ont été réintroduites des truites, notamment) et les premiers consommateurs de sa production sont sa famille donc il fait super attention (on en a évidemment parlé en long en large et en travers).
    Si j’adoptais une attitude 100% bio, cela voudrait donc dire, par obligation, qu’au lieu de consommer les laitues, pommes de terre, rhubarbe etc. de ce producteur chez qui je peux aller en vélo et repartir avec un énorme panier pour 15-20€, je serai obligée de prendre ma voiture et d’aller
    – soit au supermarché le plus proche qui propose du bio à des prix inadmissibles, souvent sans goût, souvent flétri, avec un choix ridicule, et de provenance extravagante (pourquoi acheter des tomates importées d’Italie juste parce qu’elles sont bio alors que celles de “mon cultivateur raisonnable” vont bientôt être dispo à côté de chez moi…?) : je dis non à cela, je m’en suis déjà expliquée (notamment sur le blog de Lavande, Ligne et Papilles)

    – soit dans un magasin 100% bio. Mais… cela veut dire pour moi au moins 35 kms de voiture aller, idem retour. Donc, je n’y vais qu’une fois par semaine, j’y fais mes courses principales. Nous sommes 5 ici, notre alimentation est à base de sucres lents, fruits et légumes. Mes réserves de la semaine fondent donc à vue d’oeil, et j’ai besoin d’un 2e approvisionnement en fruits et légumes en milieu de semaine, on ne tient pas 1 semaine avec 1 approvisionnement. Qu’est-ce que je fais? Nous ne mangeons que des pommes, des bananes, des pommes de terre et des betteraves la deuxième 1/2 de la semaine (dont le week-end, je fais mes courses le mardi, souvent) pour ne pas avoir “besoin” de frais? C’est une option, mais franchement, elle ne plaît ni à mes papilles, ni à celles de ma famille.

    Et puis les magasins 100% bio ont des logiques commerciales : si cela leur est plus profitable de nous vendre des tomates d’Espagne plutôt que celles de cultivateurs dans un rayon de 100 kms, ils le feront… En tout cas, ils le font pour ceux que je fréquente, pas pour tout mais pour certains produits…

    Alors oui, on peut ne consommer que bio, c’est un vrai choix de vie, possible à titre individuel, qui suppose des changements profonds d’organisation, de gestion de ses désirs, de vie.
    Mais ce n’est pas “si” simple, et c’est une démarche individuelle avant d’être collective. Je ne crois pas que ma commune soit dans cette démarche du tout, d’où mon absence de demande au maire pour la cantine (voir début du billet).
    Je ne crois pas qu’on nivelle par le bas pour autant, nous sommes vraiment dans l’exigence, et désolés que notre entourage, amis, voisins, ne se sentent pas plus concernés, mobilisés. J’adorerai que la cantine des filles soit 100% bio, 100% cuisinée local, comme cela se fait par endroits. Mais ici, où j’habite, je n’y crois même pas une seconde…

  21. Je suppose qu’on n’est pas obligé de demander du 100% bio d’entrée à la cantine ! Dans ma commune, des efforts ont été entrepris, les Jardins de Cocagnes situés à moins de 5 km fournissent la grande majorité des légumes et une partie des fruits et le conseil municipal cherche d’autres fournisseurs-producteurs locaux pour les autres produits . Je pense qu’il est important d’encourager les communes dans cette voie . Pour ce qui est du “raisonné”, je reste sceptique car il n’y a aucun moyen de contrôle et tout tient sur la bonne foi du producteur et dépend de ce qu’on entend par “raisonnable” …
    Je partage totalement ton avis sur les magasins bio Flo et je trouve désolant qu’ils rentrent dans ce jeu commercial . J’attendrais une démarche plus humaniste de ce genre de boutique (je suis sûrement trop naïve !). Du coup, quand je peux, je les contourne pour me fournir directement chez les producteurs : farines, légumes secs, légumes, fruits, vins, huiles (d’olive,noix, colza), amandes … Nous avons formé un petit groupe pour faire des commandes plus importantes à la fois . Manger bio et local demande définitivement de l’organisation !

  22. D’accord avec toi, la cantine scolaire est passé au bio l’an passé et je m’en suis félicitée (je n’ai pas eu le temps à l’époque d’en parler sur les blogs…) mais dans le même temps il semble que les portions aient rétréci !! Comme toi, je préfère un approvisionnement local à du bio à tout (et n’importe quel) prix..

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