Perso

Et la gagnante est…

Chrystèle.

Vos mots à toutes, ici suite à ma lettre d’octobre et , à mon billet sur le livre “200 aliments qui vous veulent du bien”, m’ont profondément touchée.

Je vous en remercie du fond du coeur.

Je n’ai pas pu (et vais avoir du mal à) vous répondre individuellement faute de temps (et d’énergie, encore et toujours elle) mais j’ai vraiment eu avec chacune d’entre vous un échange de coeur à coeur, ou d’âme à âme, les seuls qui me font du bien ces jours-ci.

MERCI.

Pourquoi Chrystèle ?

Parce que tes mots, Chrystèle, me parlent de moi et me sont donc particulièrement précieux, en ces jours difficiles.

Parce que tu y évoques aussi bien tes enfants que ton homme, le quotidien comme les dimanches et ces coups de fil de ta mère au mauvais moment, les copines et le boulot, le temps avec d’autres et le temps juste pour toi, l’ordinaire et l’extraordinaire, le physique et le psychologique.

Je suis très loin de tes options (pas de ciné avec mon homme, pas de sorties en couple de toute façon car pas de possibilité de faire garder nos enfants, pas de massage, pas de sorties entre copines, elles habitent trop loin, et pas non plus de mère qui appelle ou de cours de yoga envisageable dans le coin, et j’en passe).

Et pourtant, ça résonne fort.

Merci Chrystèle. J’espère que le livre de Jean-Marie Delecroix te plaira, mais je crois que oui.

De mon côté, cette semaine, j’ai géré mon énergie en serrant les dents, beaucoup, mais aussi en lâchant prise, beaucoup, et notamment en me reposant bien plus que de coutume sur mon compagnon de vie, Mr Makanai.

C’est-à-dire concrètement que j’ai fait tout ce que j’avais à faire (dont quitter la maison jeudi à 6h20 pour y rentrer à 23h15, dormir 4-5 mauvaises heures tant j’étais épuisée et stressée et repartir à 6h20 le lendemain, sans voir mes enfants entre mercredi soir et vendredi 18h), mais j’ai aussi laissé Mr Makanai prendre tout le reste en charge, enfants, maison, essentiel de la préparation de la soirée d’hier (nous avons fêté les 24 ans de son fils), ménage, courses etc. Je me suis laissée tomber dans ses bras en larmes jeudi soir, tant j’étais épuisée et pas bien. Il avait eu l’amour de me dresser une petite table et de m’avoir attendu, il m’a réchauffé une assiette pour que je dine, à 23h30, m’a écoutée parler, il était là, juste pour moi, oh que c’est précieux. Surtout au regard de ce que nous avons traversé cette dernière année, le maintien de ce couple-là, de cette façon-là, est un petit miracle qui permet de continuer à croire beaucoup possible.

Je me suis autorisée à ne pas répondre à plusieurs mails, à dire un certain nombre de nons, à ignorer certaines personnes qui me font mal par leur distance, leur absence, à aller me coucher un soir avant que nos enfants soient couchés, mais aussi à prendre le temps de me râper des crudités en faisant attendre le reste de la tablée qui avait faim, juste parce que moi, j’en avais envie (un truc que beaucoup de copines ont toujours fait, qui m’a toujours ébahie, je suis du genre à ne pas imposer mon rythme, mes besoins, à ne pas me dire au quotidien, ce qui est un tort). Parce que je sentais bien que ce serait une bonne chose, j’ai fait l’effort de me lever à 7h30 samedi pour être sûre d’avoir un RDV médical pour ma fille aînée, qui a un souci avec les tendons fléchisseurs de son poignet gauche, j’ai ainsi pu l’emmener chez le médecin, j’en ai profité pour faire les courses fruits et légumes seule avec elle, moment juste à nous, aussi agréable pour elle que pour moi.

Hier soir j’ai sorti les albums que j’ai faits pour chacune de mes filles, dès l’annonce de mes grossesses, avec échographies, premières photos, cartes de voeux, bracelets de naissance etc, et les autres albums qui retracent les 15 ans 1/2 de vie commune avec Mr Makanai et son fils. On a ri, on a été ému, on s’est nourri de toute cette densité de vie et d’amour déjà construite ensemble, tangible. Ca équilibre le réel, les moments douloureux, ratés, n’occupent plus seuls le devant de la scène.

J’ai dansé, aussi, dans le salon, avec mes plus jeunes filles, avec Mr Makanai, et ce matin ma fille aînée m’a dit “je n’avais pas aussi bien dormi depuis plus de 2 semaines”, et je sais que ce sont toutes ces petites choses qui l’expliquent.

Ce matin, j’ai dit non pour aller à la piscine avec Mr Makanai et les 4 enfants. Ils sont partis sans moi, ils vont passer quelques heures géniales, et moi je suis seule et c’est parfait. J’ai fait du piano (je m’y remets, ça me fait un bien extraordinaire et je n’ai pas besoin d’aller ailleurs que dans mon salon), j’ai pleuré (ça fait du bien aussi, pouvoir laisser les émotions s’exprimer sans mascara des jours de travail qui coule et, surtout, inquiétude de l’entourage), je vous écris, je laisse couler le temps et recharger les batteries. Toutes ces dernières semaines m’ont épuisée, j’ai mal partout, mal à parler, je me recroqueville toute petite souris.

Mais ça va aller, n’est-ce pas…

Vos mots, vos pensées, votre chaleur, savoir que nous sommes nombreux dans des situations semblables, pouvoir le mettre en mot quand je vous écris ici, tout cela me fait du bien et je sais qu’à certaines d’entre vous aussi, qui n’en peuvent plus de devoir jouer aux femmes qui assurent sans avoir le droit de dire “pouce, j’atteins une limite, là”…

Et puis sur un plan plus terre à terre et gourmand, hier soir, le gâteau au chocolat de Marie-Claude et un gratin de pommes à partir de ma recette de gratin d’abricots (avec amandes et noix de cajou moulues en guise de farines, eau de noix et Grand Marnier en guise d’alcool, cette fois-ci, un régal) ont bien joué leur rôle réconfortant aussi… 😉

Vous qui m’avez écrit, ou qui ne l’avez pas fait mais pour qui ces mots ont du sens, je vous embrasse, prenez soin de vous.

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18 commentaires

  1. Je ne sais pas pourquoi… Je ne laisse jamais de commentaire, Flo. Mais je te lis, je te suis, et je t’ecris directement. Aujourd’hui, un petit mot “public”, pudique, pour t’embrasser tres fort. Maman se joint a moi de tout son coeur.
    Caroline

    1. Ce petit mot public, pour nous qui communiquons en privé depuis quelques années, me touche beaucoup. Merci Caroline, et merci aussi à ta chère Maman.

  2. Bonjour Florence,

    Je n’ai pas joué car … je n’ai pas pris le temps de me poser dans cette semaine pour réfléchir à la question, et puis, je ne suis pas joueuse, même si le cadeau est très intéressant !
    Par contre, le sujet m’intéresse grandement et je lis avec beaucoup d’émotion votre billet. Les larmes me sont venues…C’est dire à quel point je transpose et à quel point tout cela me parle…
    Je me sens moi aussi dans cette spirale infernale, ou il faut toujours faire des choix, composer avec ce qui doit être fait, ce qui devrait être fait, ce qui nous ferait du bien, ce que l’on se refuse de faire, enfin, les possibles sont multiples.
    Choisir de ne pas partager une activité avec mon mari et mes enfants – décision qui me fend le coeur – parce que j’ai du travail à faire à la maison (je suis enseignante et consciencieuse…) est une chose qui me pèse de plus en plus. J’aime mon métier, mais le temps qu’il me prend, qu’il prend sur ma vie de famille est bien trop, je trouve. (Certains lèveront les yeux au ciel, car, nous les enseignants….est-il besoin de finir la phrase ?) Et pourtant c’est ce que je ressens. Alors bien sûr je prends le temps de faire des activités, de faire faire des activités à mes enfants…tout ceci est chronophage, mais nous apporte en retour une ouverture culturelle et un bien-être qui concourent à notre équilibre. Mais notre vie est trop remplie, bien trop. Et je voudrais qu’elle le soit moins, je voudrais pouvoir prendre le temps. Je m’aperçois certains dimanche soir que je ne me suis pas posée sur le canapé pour bouquiner de tout le WE ! Je suis pourtant loin d’être une hyper-active…
    Exigeante, oui, perfectionniste, oui aussi…Mais je travaille à être moins de ces deux choses-là. Car poussée à l’excès elles s’avèrent bien trop nocives à ma personne, à ceux que j’aime, et à ma vie. Et en ce moment, je me répète comme un mantra que “le mieux que je puisse faire est de faire pour le mieux”. Si cela peut en aider certaines…
    Enfin, une fois encore le débat est vaste. Je pense que pour regagner de l’énergie il faut se recentrer sur soi. Faire un travail qui s’apparente à de la méditation (que je n’ai jamais pratiquée, mais étrangement j’ai l’impression que ma vie m’y pousse), être en communion le plus souvent possible avec la nature…Voilà, en ce qui me concerne, ce à quoi j’aspire…Me tourner vers l’essentiel. A bientôt.
    Christine

    1. Bonjour Christine,
      Oui se recentrer sur soi et être en contact avec la nature.
      Ce qui n’est pas simple (et pas seulement parce qu’il fait un temps de chien ces jours derniers…). Mais certainement la seule solution durable.
      Merci pour ces mots, ce témoignage qui me parle beaucoup.
      A bientôt.

  3. Bonjour Flo,

    Je n’ai pas joué parce que je suis dans le même état que toi… presque à toucher le fond… et je n’ai pas trouvé la solution à part tout arrêter et me reposer sur mon homme qui assure un max… heureusement pour nous…
    Bon courage pour cette mauvaise passe, on va s’en sortir !!
    Je suis de tout coeur avec toi !

    1. J’espère qu’une semaine plus tard tu vas mieux, que tes forces sont au moins un peu revenues… Ici, je dirai que oui, même si tout doucement… c’est déjà ça ! Courage, hein?

  4. Bonsoir,
    Juste envie de vous dire que vous êtes formidable, que je vous lis depuis longtemps avec plaisir même si je ne laisse jamais de commentaire, que j’apprends toujours de vos posts et surtout qu’ils ne me laissent jamais indifférente.
    Envie de vous envoyer tout plein d’énergie (que je n’ai pas non plus ;D ), de pensées positives et de remerciements pour tous ces moments de bonheurs que j’ai en parcourant votre blog ou ceux que vous conseillez…
    Et ce soir pour ne pas aller me coucher par peur de ne pas dormir (un peu stressée…) je me suis accordée un temps pour moi, rien que pour moi: lire votre dernière lettre!
    Mon truc à moi pour me faire du bien =D!!!!!
    Je vous souhaite le meilleur!

    1. Bonjour Alexandra,
      vous êtes drôlement gentille de me trouver formidable, mais je ne le suis pas, ou en tout cas certainement pas plus que vous ! Nous avons tous des forces… (et donc des faiblesses, il faut bien que tout cela soit en équilibre…).
      En tout cas, vous êtes formidable de m’avoir écrit ces mots l’autre soir, et je suis contente de vous avoir un peu aidée à alléger votre stress.
      Ensemble, nous sommes plus fortes, n’est-ce pas… !
      Je vous souhaite le meilleur aussi.

  5. Bonjour Florence,
    Et bien, quels moments difficiles vous traversez dites-donc….partie aux aurores et rentrée à des heures pas possibles, qui pourrait tenir le coup….. si vous pouviez trouver une petite heure dans la journée, pour faire de la marche rapide dans la nature avec la musique que vous aimez dans les oreilles, ça vous ferait grand bien, ça m’en fait en tout cas….pas beoin de salle, de prof, juste profiter de ce que la nature nous offre….
    Ne vous inquiétez pas pour les posts restés sans réponse, qui pourrait vous le reprocher…..
    Votre soupe de fin d’été a beaucoup de succès par ici….
    Bonne semaine Laurence

    1. Bonjour Laurence,
      Ne dit-on pas que chaque montagne qui se dresse sur notre chemin recèle un trésor?…
      Une petite heure dans la journée pour moi, ce n’est même pas la peine de l’envisager. Déjà, que je pense à moi, et uniquement à moi, pendant 5 minutes est un exploit…
      Merci pour votre soutien, Laurence.

  6. Bonjour Flo,
    Moi non plus je n’ai pas participé cette fois-ci, en grande partie parce que j’ai déjà gagné la dernière fois (merci !) et que, comme disent les Navajos : quand tu as gagné le rodéo trois fois, tu laisses la place à d’autres (merci Tony Hillerman qui, par vos romans policiers, nous instruisez si bien sur cette culture). Occupée aussi à gérer des problèmes professionnels qui consomment beaucoup de mon énergie et que j’espère régler une fois pour toutes très bientôt. Et donc je ne t’ai pas envoyé non plus de petit mot d’encouragement… Mais la pensée y était. Avec toutes mes amitiés,
    Jissée

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