Nuit pénible, je m’y débats, tente de comprendre pourquoi ceci ou cela, de trouver des mots et le moment où l’autre dans mon rêve à demi éveillé pourra -voudra – saura m’entendre.
Je cherche en boucle à comprendre, à dire, à être entendue, et j’échoue, encore et à nouveau.
Mon besoin de clarté, d’équilibre relationnel, de dialogue du cœur au cœur, de mots et échanges vrais, d’humanité essentielle, est apaisé pendant le jour, mais hante mes nuits.
Je me réveille lentement, difficilement, groggy, toujours en échec, meurtrie parfois, mais surtout avec un lourd désespoir au profond du cœur.
Je bouge, alors, autre position qui me rappelle mon corps. Le désespoir s’accroît.
Le matelas est bon, la couette douce, P. est juste là et je me mets dans sa chaleur, son odeur, sa respiration. Il m’apaise infiniment. Nous communiquons, sans mots, dialogues de cœur à cœur.
Parfois ma tristesse est si intense qu’elle remplit sa coupe à tristesse, aussi, et j’ai tellement envie qu’il en soit autrement et que je ne sois que source de joie, paix, espoir, gaieté, et j’ai tellement peur aussi qu’ “à force”, il ait besoin de mettre de la distance entre son cœur et le mien, que je “prends sur moi”, je me mets dans la vie, hop, le premier wagon qui passe, on agite son petit drapeau comme tout le monde, on fait des sourires, on rit quand il faut, on exprime même des envies. Des projets, il ne faut pas pousser, quand même, mais au moins des idées de réalisations “sympas”, “positives”.
Evidemment, puisque dialogue de cœur à cœur, ni P, ni les enfants, ni moi, ne sommes dupes un seul instant. Je le sais pertinemment, et cela soit m’autorise à “juste être”, soit augmente mon désespoir. Mais bon sang : où est l’issue ?!
Je cherche, je scrute, je lis, je pense, j’essaie de trouver en dehors de moi la clé de moi-même, de libérer à nouveau ma vie avec une clé qui ne m’appartiendrait pas.
Stupide, évidemment. Voué à l’échec.
Vous avez raison, vous qui m’adressez ces petits mots, laissez ces commentaires, je n’ai qu’une “vraie” vie et elle est en train de se dérouler, pas à pas, je n’ai rien à aller chercher ailleurs, rien à gaspiller autrement, je suis là, déjà, depuis toujours, pour toujours.
Incroyable ce qu’il m’est compliqué de me recentrer, retrouver. C’est pourtant le cœur du “problème”, c’est là que tout palpite, de là que jaillit la gourmandise, l’envie, le désir.
Je suis comme ma ville : du potentiel, des couleurs variées, élégante, usée, désinvestie, grise et triste, en manque de considération, très belle, solide, ne demandant qu’à être réinvestie et à vibrer. Complexe, pour le meilleur et pour le pire…
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A demain.
Bonjour ,
de tout cœur avec vous , sans vous connaître de cœur à cœur , je vous embrasse
une douce semaine , je vous souhaite
Françoise
Merci beaucoup Françoise.