15 minutes pour moi

Lever le voile de “ça va”

J’ai écrit avant-hier dans mon joli petit carnet :

Peu importe ce que je fais ou ne fais pas aujourd’hui, je suffis à la tâche.” (Brené Brown, Le pouvoir de la vulnérabilité, que, oui, j’ai commencé à lire et qui, non, n’est pas super bien traduit)

J’ai même pris mes plus jolis crayons de couleurs et stylos feutres et j’ai dessiné un peu, c’est tout joli.

Hahahaha. Rire un peu sec, à moins qu’il ne soit amer ? caustique ? désabusé ?

Parce que je ne SAIS pas ne pas m’évaluer (oh le mot clé…) indépendamment de ce que je fais ou (soyons honnête, surtout) ce que je ne fais pas.

Eternelle bonne élève, good girl. Ce que je dis à mes chiennes quand elles obéissent à un ordre en promenade…

Gloups. Ça craint, comme on dit “de nos jours”…

Une phrase me trotte dans la tête depuis le lever ce matin : lift the veil of fine” : “lève le voile de “ça va”.

Arrête de justifier tout de ce que (te) font les autres.

Arrête de refouler vite toutes ces émotions qui te viennent dans la gorge, dans les yeux, dans le corps, le rire, les larmes, l’attendrissement, la colère, la fureur, la jalousie, l’envie, le plaisir, pour rester maîtresse de toi-même, ne pas t’exposer.

Arrête d’écrire des phrases dans ton carnet qui ne correspondent en rien à où tu en es dans ta vie à l’instant présent. Non je ne me suffis pas à moi-même, mais oui j’ai compris que je n’avais pas d’autre CHOIX que me suffire à moi-même. Et ça me fait aussi peur que mal.

Soies honnête. Unique, donc, d’ailleurs…

Les 15 minutes du jour sont écoulées. Résiste à l’envie de ne pas publier, de tout effacer, de tout modifier. Stop.

A demain

N.B. : la phrase “lift the veil of fine“, lève ou lever le voile de “ça va” selon mon envie de traduction du jour, me vient de Being OK with where you are. Dans ce livre, l’auteur va en fait plus loin, elle parle de “removing” the veil of fine : on ne le lève pas (avant de le laisser, vite, vite, revenir nous cacher), on l’enlève, carrément. Bonne chance.

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11 commentaires

  1. “Lever le voile de ça va”, pour moi, ce serait plutôt accepter de dire que justement, ça ne va pas, accepter que l’on ne peut pas tout le temps aller bien, qu’il y a des jours (des semaines, des mois) difficiles. C’est prendre en considération son état intérieur, sans apitoiement, mais avec réalisme, et ne pas s’obliger à “faire face”, “faire bonne figure” pour ne pas gêner les autres…. Un bel idéal!
    Merci pour ces petites pensées inspirantes et à demain.

  2. Difficile d’avoir de l’empathie pour soi-même, difficile de nous accepter avec nos fêlures … ;o( Je me retrouve tant dans tes états d’âme de cet article, merci pour ce partage et les réponses :o)

  3. C’est un sacré programme, enlever le voile !! Pour moi, ce voile c’est tout ce qui nous permet de ne pas trop dépasser du moule, d’être acceptable dans la société… Je peux imaginer le lever, mais l’enlever oh oh, je ne sais même pas par où commencer pour le faire.
    Le concept de good girl sont la valeur correspond à la somme de ses actions visibles du jour, je connais bien. La mère à embrassé / s’est dissoute le concept, moi j’essaye d’en sortir mais la route est longue…
    Merci.

  4. Je me retrouve complètement dans “non je ne me suffis pas à moi-même, mais oui j’ai compris que je n’avais pas d’autre choix que de me suffire à moi-même”. Cette phrase est exactement ce que je ressens ! Il m’est difficile d’avancer en ce moment car je suis face à moi-même… Je sais que je dois prendre un autre tournant dans ma vie, mais j’ai peur… 😉 Voilà un petit bout de moi que je viens de livrer ! Tes petits textes sont vrais et sincères et je te remercie pour cela. Belle journée ensoleillée !

    1. C’est bien d’être face à soi-même… C’est bon de le savoir, c’est bon de se regarder, d’oser, et de plonger… J’imagine aussi que c’est un voyage qui ne cesse de recommencer, une découverte, une exploration permanente, infinie… Belle journée à toi aussi, ce soleil est un régal !

  5. Merci pour ce rappel !
    Depuis quelque temps je “m’ose” dire, en réponse à la question d’un ami : Ça va Hubert ?
    Non pas terrible aujourd’hui ! (quand c’est la cas bien sûr !)

    Et c’est assez souvent depuis un moment !
    Et l’Univers se charge de nous secouer plutôt bien fort ! La pleine lune de ce dimanche n’a pas faillit à son approche classique et sa puissance ! ! !
    Nous avons tous besoin de nous faire secouer dans notre apathie actuelle … mais… ce n’est pas très confortable !

    Au fait, personne n’a dit que la vie devait être confortable en permanence !

    1. Et votre ami vous écoute-t-il alors ? S’ouvre-t-il ? Ca serait chouette.

      Je ne suis pas trop sûre que “nous” ayons besoin d’être “secoués”. Nous ne sommes pas tous apathiques, et le nous, collectif, rassemble des “je” qui sont dans des situations très différentes… Je trouve cela brutal, cette idée d’être “secouée”… Et je crois même que je me secoue et me laisse secouer depuis bien trop longtemps, en fait, et que je veux désormais être autrement à moi-même et au monde…

      Non la vie ne doit pas être confortable en permanence ! Mais si l’on est bien ancré, les turbulences ne tuent pas notre essence vitale…

  6. […] Je n’ai pas mis de minuteur en ce début d’après-midi, pour écrire ici sans voile de ça va. […]

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