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Les projets “Bon sang OUI !”

Les gros cailloux

Il y a quelques semaines, j’ai lu Spend Your Days, un petit ouvrage électronique écrit par Tsh (se prononce Tish) Oxenreider.

Nous passons nos journées comme nous passons notre vie

Le livre a pour origines :

  • la tendance de l’auteure à se sentir débordée, dépassée (overwhelmed) par tout ce qu’elle se fixe comme “devant être réalisé” ;
  • l’impression qu’elle a alors que ces objectifs la contrôlent plus qu’elle n’a de contrôle sur eux ;
  • l’idée que l’on peut profiter de son temps (de vie) comme l’on profite d’un budget ;
  • la constatation que pour profiter pleinement et astucieusement de son budget, il importe de commencer par identifier comment l’on dépense (notre temps, en l’occurence), quelles sont nos priorités, et qu’il est incontournable de faire des choix, de dire “oui” ET “non” ;
  • cette citation d’Annie Dillard, romancière américaine :

“How we spend our days is, of course, how we spend our lives.”

“La façon dont nous passons/dépensons nos journées est, bien sûr, celle dont nous passons/dépensons nos vies.”

Voilà qui semble assez pertinent, non ?

Organiser son temps comme on range des objets dans un vase : l’histoire des cailloux

Dans son petit ouvrage, Tsh Oxenreider rappele l’histoire des cailloux, qu’elle rattache pour sa part à Stephen Covey, auteur d’ouvrages dits de self help : pour pouvoir remplir un grand vase d’eau, de sable, de gravillons et de gros cailloux, il faut d’abord y ranger ses gros cailloux, puis les gravillons, puis le sable, et enfin l’eau.

Elle se sert de ces images pour nous inviter à identifier dans nos vies nos gros cailloux et à les ranger (dans notre emploi du temps). Le reste ? On trouvera bien de la place pour ce qui aura besoin d’être rangé. Ou pas.

“Lesson : No matter how full your jar, you can always squeeze in more little stuff.

Kidding. Don’t buy that lie.

The real lesson : Start with the biggest stuff. Then find room for whatever else needs to fit.”

Pour que cela soit applicable à notre temps, il faut dire NON.

Non à ce qui nous encombre.

Non à tout ce qui n’est pas “a big rock“, un gros caillou.

Non à l’eau, au sable et à la plupart des gravillons !

Tout en laissant un peu d’espace dans notre grand vase de temps, pour pouvoir évoluer aisément de l’un à l’autre, avoir un peu de marge, de mou, de temps…

Les projets “Bon sang oui !

Mais comment sait-on ce qui est “gros caillou” ?

C’est une action pour laquelle on a envie de répondre Hell yes !, ce que j’ai envie de traduire par “Bon sang oui !”

Donc :

  • ce qui n’est pas clairement “oui” doit être considéré comme clairement “non” ;
  • ce qui n’est que “oui” doit être considéré comme non ;
  • seul ce qui est “Bon sang oui !” est un gros caillou et DOIT figurer dans notre emploi du temps.

Pour chacun de nous, poursuit Tsh Oxenreider, les choix seront particuliers, singuliers, car les critères de nos “bon sang oui!” n’appartiennent qu’à nous.

Nous mettrons plus ou moins, en plus des gros cailloux, des petits graviers qui nous sembleront importants ou incontournables comme lancer une machine à laver le linge, aller faire les courses, ou toute autre chose selon notre vie.

Ce qui importe est de mettre le doigt sur ce qui compte vraiment pour soi.

Les gros cailloux @MakanaiBio.com 2017

Ca me parle assez. Et vous ?

N.B.:

J’ai déjà mentionné ici Tsh Oxenreider, qui proposait de débuter ses journées en mangeant sa grenouille, par exemple.

Elle a fondé et nourrit le site The Art of Simple, sur lequel elle partage bien des pensées inspirantes ou intéressantes, je trouve. Je ne le suis pas régulièrement, mais j’aime m’y rendre périodiquement, pour une petite pause un peu introspective. Comme par exemple à la lecture de son récent “What’s limiting You ?

Au fait, dans Spend Your Days, Tsh Oxenreider préconise dorénavant de ne pas commencer sa journée par une grenouille, mais de d’abord se faire plaisir, pour mieux manger, ensuite, sa ou ses grenouilles.

Et vous, comment faites-vous ?

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6 commentaires

  1. Ça me parle bien car depuis quelque temps je suis sollicitée par un tas de personnes et je me rends compte que ça me “bouffe” mon temps et mon énergie parce que je ne sais pas dire non. C’est pas facile de dire non, n’est ce pas ? je vais aller voir le site de Tsh Oxenreider !

    1. En effet, il faut trouver un juste milieu entre ‘partager’ et ‘se protéger’.
      Bonne journée et bonne semaine

      1. Merci Anne-Catherine. La voie du milieu n’est pas toujours la plus simple, n’est-ce pas ? Mais elle est assurément celle d’un certain équilibre…

    2. Non ce n’est pas facile de dire non. Mais plus on le fait, plus cela devient simple. Vas-y ! (et ne me réponds pas “non” 😉 )

  2. Bonjour Florence,
    il y a deux ans je finissais un boulot dans une boite qui use tout le monde, à un point que je n’imaginais pas possible. J’ai eu l’opportunité de commencer une nouvelle vie, dans une boite normale… Depuis, j’ai décidé de prendre mon temps, et de ne pas me mettre trop d’objectifs, de profiter de la vie, de faire la sieste le week end si j’en ai besoin, de faire mes courses tranquillement sur l’heure de midi en semaine, pour me libérer de cela le week end. Je me sens bien mieux, j’ai l’impression d’avoir repris un peu le contrôle de tout ça. J’avoue que mon mari fait beaucoup de choses, je lui rappelle d’ailleurs très régulièrement d’en faire un peu moins pour pouvoir se poser, profiter, et faire ce qu’il a envie, et non ce qu’il pense être nécessaire de faire tout de suite. J’ai l’impression de vivre au ralenti par rapport à des gens qui passent leur temps à courir, mais bon sang, ce que ça fait du bien !
    Prendre son temps, ne pas se fixer trop d’objectifs qui nous pourrissent la vie… et essayer de vivre, profiter du temps que l’on a.
    Mon grand père a vécu jusqu’à 99 ans, toute sa vie dans les champs, et dans son jardin. Il se levait en fonction du soleil, partait tous les matins en sifflotant, avec son chien. Les dernières années, il faisait sa sieste dans sa serre, où les oiseaux venaient le rejoindre, jusque sur sa main pour être avec lui… il n’a été malade que deux fois dans sa vie, à 97 et ensuite à 99 ans… j’essaie de m’inspirer de ça…le stress de la vie quotidienne, et celui que nous nous imposons est toxique… essayons de le rejeter ! et de profiter de notre temps !
    bonne semaine

    1. Merci beaucoup Séverine.
      Je vais dans le même sens, et identifier les “gros cailloux”, ce à côté de quoi je ne veux ou ne peux pas passer m’aide à (re)prendre du temps pour juste être…
      Il y a un site intitulé “Becoming UnBusy” (Devenir inOccupé) qui est lié au mouvement du même temps qui prend de l’ampleur. Nous sommes nombreux à converger, les consciences évoluent, nos regards sur nos raisons d’être bougent…
      Profitons, oui, profitons de ce qui est, là, sous nos yeux, nos pas, à portée de main, d’œil, de cœur…

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