“I. a énormément aimé, je pense qu’il devrait te plaire. J’ai eu un peu de mal à rentrer dedans, mais tu verras”, m’a dit ma mère en me tendant Olive Kitteridge, d’Elizabeth Strout.
Et j’ai été conquise : une très réaliste galerie de portraits, des mots exacts pour exprimer des sensations aussi fragiles et précieux que des lambeaux de nuage un jour de vague à l’âme, et la vie, le temps, des incompréhensions entre humains qu’un rien suffirait sans doute, pourtant , à s’entendre…
Ce livre est composé de 13 histoires individuelles qui pourraient être lues isolément (elles ont d’ailleurs été publiées, pour plusieurs d’entre elles, séparément, dans divers journaux, avant l’édition du livre).
Mais c’est tout de même un roman car Olive Kitteridge apparaît dans chacune de ces histoires (elle en est même, à plusieurs reprises, le personnage principal), et la ville de Crosby, Maine (tout en haut au nord-est des USA, en Nouvelle-Angleterre), est le lieu “source”.
Je l’ai lu en anglais, j’en ai aimé la musicalité, le choix précis et ingénieux des mots, les phrases structurées pour être au plus près de l’histoire intérieure qui se racontait dans la tête de l’auteur tandis qu’elle l’écrivait pour nous.
“He thought how yesterday morning, in New York, as he’d walked to his car, he had for one moment not seen it. And there was that prick of fear, because he’d had it all planned and wrapped up, and where was the car? But there it was, right there, the old Subaru wagon, and then he knew what he’d felt had been hope. Hope was a cancer inside him. He didn’t want it; he did not want it. He could not bear these shoots of tender green hope springing up within him any longer.”
“Rien de spectaculaire (…) dans ces pages brodées au petit point, et qui battent au rythme d’un “coeur simple” – façon Flaubert” (André Clavel pour L’Express), mais un bonheur de lectrice pour moi.
Je ne sais pas si la traduction française est bonne, j’espère.
Pour Olive Kitteridge, Elizabeth Strout a reçu le prix Pulitzer (comme Harper Lee en 1961 pour Ne Tirez pas sur l’oiseau moqueur (voir ma newsletter de juin dernier).
Je peux comprendre.
L’auteur, Elizabeth Strout (source)
Bravo et merci Mme Strout (et merci maman, sans qui je serai certainement passée à côté de ce livre).
Oui ca sonne bien mais en anglais ca doit se lire tout doucement, ou comme tu as dit, on s’y habitue petit à petit. Merci pour la découverte.
Je t’en prie Texmex 🙂
Ma mère a eu un peu de mal à rentrer dans le livre, mais pas moi, la première nouvelle m’a de suite happée. Oui le livre se lit un peu tranquillement, en ce sens qu’il est parfois vraiment agréable de relire plusieurs fois certaines phrases, de savourer leur structure, de bien en saisir les nuances. Mais je ne dirais pas qu’il est dur à lire pour autant. Il faut juste prendre son temps. Et c’est tant mieux car je n’avais pas envie d’avoir à le finir !