J’ai reçu la semaine dernière La cuisine zéro déchet de Stéphanie Faustin, et j’en remercie la maison d’édition Rue de l’échiquier .
J’aime cette idée -de tenter- d’utiliser le plus possible des aliments que l’on a l’habitude -ou pas- de cuisiner.
Mes habitudes de cuisine zéro déchet
Voici ce que j’ai l’habitude de cuisiner pour limiter au mieux nos déchets alimentaires :
- je ne jette pas l’okara, résidu ou pulpe de soja ou oléagineux ou céréales avec lesquels je fais des “laits” végétaux : ils composent idéalement un cake au chocolat, des muffins, des galettes rapides etc. ;
- je n’hésite pas à cuisiner les fanes de carotte en les intégrant dans une pâte à tarte ou en les mixant en pesto savoureux ;
- nos soupes sont volontiers enrichies de fanes de radis ;
- nous nous régalons de velouté de queues d’asperges à l’estragon ;
- mettre des carottes ou encore de la betterave dans le pain ne m’effraie pas ;
- lorsque je prépare un beau poulet pour la famille, je le découpe avec soin pour préparer 1) la carcasse en bouillon, avec des épluchures d’oignon et de carottes, par exemple, désormais conservées au frais, voire au congélateur selon le conseil de mon amie Clotilde, 2) les morceaux avec os détaillés en assez petits morceaux et cuits au four avec plein plein de légumes racines et 3) les blancs et les petits morceaux sans os coupés plutôt petits et sautés avec, là encore, plein plein de légumes, verts si possible ==> et hop, 3 copieux repas pour 5 à 6 personnes sont ainsi préparés, ce qui est pratique, économique, délicieux, et rend mieux hommage à l’animal dont nous avons pris la vie pour nourrir les nôtres.
- les citrons servent volontiers tout entier dans mes desserts, comme dans cette compote de pommes-banane au citron entier et cannelle ;
- un reste de poire peut agrémenter nos lentilles ;
- il n’est pas une semaine sans repas de “restes” -et ce sont parfois les plus réconfortants de la semaine !
- etc.
La cuisine zéro déchet de Stéphanie Faustin va encore plus loin
Parmi les 40 recettes de son joli “La cuisine Zéro déchet”, Stéphanie Faustin propose souvent d’utiliser des fanes (carottes, radis, betterave, navet), tiges et/ou plumets (de fenouil, par exemple) de légumes, ce qui est de nos jours relativement commun[1] [v. note 1 en bas de billet].
Mais elle va plus loin -que moi- dans le zéro déchet, et je trouve ses idées inspirantes. Jugez-en plutôt :
- chips de peau de légumes (p. 16)
- velouté de feuilles et trognon de chou-fleur au curry et lait de coco (p.20)
- galettes de quinoa et vert de poireaux (p. 46) – personnellement, j’aurais utilisé tout le poireau, blanc et vert, mais je trouve super intéressant de faire une fondue de blanc et d’intégrer le vert dans des galettes, par exemple.
- gelée de trognons et d’épluchures de pommes (p. 68)
- muffins (p. 78) et pancakes (p. 86) aux peaux (oui, peaux !) de banane
- chips de pelures de pomme (p. 80)…
Je n’y aurai pas pensé/ n’aurai pas osé, et vous ?
L’auteure reste prudente : tout n’est pas comestible ! Ainsi, les fanes des pommes de terre, des tomates, de l’aubergine ou des poivrons, de même que les feuilles de rhubarbe sont toxiques, n’oublie-t-elle pas de préciser.
La démarche alimentaire de Stéphanie Faustin
Au-delà de ses 40 recettes joliment illustrées de photos prises par l’auteure elle-même, je me retrouve bien dans la démarche alimentaire de Stéphanie Faustin, qui se qualifie volontiers de “flexitarienne et écolo sur les bords” : lien alimentation et santé, souci de l’impact environnemental de ce que nous consommons, consommation réduite de produits animaux -de ce fait les recettes du livre La cuisine Zéro déchet sont végétariennes, voire pour la majorité végétalienne-, envie de gaspiller aussi peu que possible d’autant que nous mettons le prix pour des aliments de qualité et relativement onéreux, consommation de saison, produits locaux autant que possible, sel et sucre blancs bannis de nos cuisines, etc.
Tout cela me convient très bien, et je suis sûre qu’à vous aussi qui lisez ces lignes, n’est-ce pas ?
Le seul point sur lequel je ne la rejoins pas est celui-ci : Stéphanie Faustin remplace toujours la levure dite chimique par du bicarbonate de soude seul (p.9), ce que je ne fais et ne ferai pas car je n’aime pas le goût légèrement métallique que cela donne aux préparations. J’utilise systématiquement ma poudre à lever maison, depuis des années, et cela me convient très bien. C’est un peu plus cher, mais je n’en gaspille rien non plus.
Les petits +
Tout ce qui précède vous aura sans doute donné envie d’aller découvrir l’univers de Stéphanie Faustin, si vous ne la connaissiez pas déjà : son blog, Tomate sans graines, vous donnera un bel aperçu de ses talents de photographe culinaire et de la gourmandise de ses recettes.
Son objectif : “faire sa part de colibri au quotidien et sensibiliser ses visiteurs à la protection de l’environnement et au “bien manger”“.
Vous me direz si vous aimez ? Je pense que oui…
***
[1] J’aime aussi Je cuisine les fanes, d’Amadine Geers et Olivier Degorce, le blog La cabane anti-gaspi de Marie Cochard (je n’ai pas acheté son livre sur les épluchures, il faut faire des choix, mais il me tente bien !), la démarche anti-gaspi de Sonia Ezgulian me plaît aussi -mais elle cuisine des ingrédients qui sont souvent assez éloignés de ceux de ma cuisine quotidienne-, et j’ai lu le livre Zéro Déchet de Béa Johnson, dont la devise est depuis 2008 Refuse, Reduce, Reuse, Recycle, Rot : Refuse, Réduis, Réutilise, Recyle et (laisse) Pourrir (v. son blog en anglais, Zero Waste Home, inspirant).
Envie de regarder une conférence sur la cuisine Zéro déchet : celle-ci pourrait vous intéresser.
N.B. : Les liens contenus dans ce billet ne sont pas commerciaux, c’est-à-dire qu’ils ne me rapportent rien. Le livre de Stéphanie Faustin m’a été gracieusement adressé par son éditeur, Rue de l’échiquier, que je remercie, mais mes propos à son sujet sont libres et strictement personnels.
Je ne publie pas toujours très régulièrement sur Makanaibio.com, et j’aime aussi publier sur Facebook, Twitter ou Instagram. Pour y suivre mon actualité, cliquez sur le nom du réseau social qui vous intéresse et n’hésitez pas à vous abonner.
Au plaisir d’autres échanges, je vous souhaite une belle journée.
Merci beaucoup pour cet article sur mon livre ! Concernant l’okara, je réalise mon lait maison depuis quelques mois seulement, et le livre était déjà bouclé, sinon, j’aurais bien évidemment inclus des recettes avec ! 😉 Pour le bicarbonate de soude, c’est fou ça, moi je n’ai jamais ressenti un goût désagréable de quelque sorte que ce soit… Ça dépend peut-être de la quantité, peut-être en mettais-tu trop ?
Bonne journée !
Bonjour
J’en mets peut-être trop, en effet. A moins que je ne le mette pas au bon moment : si j’ai bien compris, il est important de le mélanger aux ingrédients secs, afin qu’il ne soit pas directement en contact avec des ingrédients humides, qui vont révéler son goût métallique. Mais j’avoue ne pas avoir envie de tester, à chaque fois je suis si déçue… Merci pour ton passage ici 🙂
[…] Je vous ai également présenté par le passé l’agroforesterie ou encore, par exemple, la cuisine zéro déchet de Stéphanie Faustin. […]