Je ne suis pas pâtissière. Du tout.
J’aime cuisiner, je suis passionnée par la cuisine, nourrir (moi-même et ceux que j’aime, et cela bien au-delà de l’aliment) est sans doute ce pour quoi je me lève chaque jour et ce qui me mobilise au-delà du raisonnable de mes forces, parfois.
Mais je n’aime pas pâtisser. Ni même vraiment la pâtisserie.
Il faut dire que je viens d’une famille où tout était toujours jugé trop sucré, et je crois même que je trouvais, dans cette convergence de mes parents, mes soeurs et moi, comme un signe -infime, mais quand même– de la supériorité de nos palais -donc de notre clan– sur ceux des autres, et j’étais avide de toutes ces petites choses qui pouvaient m’aider à identifier mon être. Nous, -donc moi-, nous savions détecter ce “trop” donc nous étions plus délicats, voyez-vous?
Et puis, mon repas confort idéal est salé : fromage savoureux à pâte cuite -idéalement un Gruyère mi-salé suisse- en très fines lamelles posées sur une fine tartine de pain grillé légèrement beurrée. Et si le beurre tiédi et fondu par la chaleur du pain coule un peu sur mes doigts, tant mieux. Mon Papé profondément chéri me préparait ce mets de Reine du Monde, avec soin, tranquillement, quand je le rejoignais dans sa cuisine après avoir passé la nuit chez lui. Ces tartines, c’est de l’amour pur, du partage intime et intense sans mots, du plaisir d’être ensemble, de l’enfance. Ma mamie me préparait du thé, installait ma tasse de fine et jolie porcelaine, royale, : “tu as bien dormi ma ratounette?”. Je ne mange plus guère ni fromage ni beurre ni pain, fichues intolérances, mais parfois, tout de même, quand j’ai besoin de me consoler…
De toute façon, la pâtisserie, ça me barbe! Rien que de l’évoquer me donne des fourmillements et envie de bouger. C’est précis, cet art, et pour moi fastidieux et terriblement trop technique, si facile à rater pour des gens comme moi qui n’aiment rien tant que rêver, et qui cuisinent pour mieux entendre la vie en eux et autour d’eux…. Alors mobiliser mon temps pour surveiller la température du sucre, peser au gramme près les oeufs, garnir avec art un moule à tarte ou glacer superbement un entremets? Très peu pour moi. (ceci dit, je suppose que si je maitrisais la pâtisserie, je le ferai avec autant de bonheur, parce que d’évidence, que tout ce que je fais depuis des années en cuisine). (je suis d’ailleurs régulièrement étonnée d’être si peu patiente pour certaines choses, moi qui suis capable de trésors de concentration pour d’autres. Tout est, au fond, question de passion).
Et si par erreur je m’en crois -enfin- capable et que je commence à pâtisser, mes nerfs s’y opposent et au bout de quelques minutes me voici bâclant la préparation et jurant que l’on ne m’y reprendra plus!
Voilà pourquoi j’adore les muffins ou gâteaux ultra simples : un grand bol et plif les ingrédients secs, plouf les ingrédients humides, on mélange on mélange, zou le tout dans un moule, et hop au four, point. Chic, je peux passer à autre chose!
Heureusement (pour mes enfants, sans qui je ne les aurais sans doute jamais testées), certaines recettes pâtissières se plient au “Plif, Plouf, Zou et Hop”.
Avec quelques simplifications, la recette de Old Fashioned Oatmeal Lace Cookies (Biscuits dentelle aux flocons d’avoine à l’ancienne) de l’excellent livre de Cybele Pascal, The Allergen-Free Baker’s Handbook, en est une illustration. Pas tout à fait parce qu‘il faut tout de même un “Fouett” avant le Plif, mais rien de plus. Et puis ils sont excellents (quoique… trop sucrés à mon goût, on ne se refait pas!).
Les ingrédients et la recette
- 110 g de margarine bio non hydrogénée (vérifier éventuellement si elle contient des produits laitiers et/ou du soja en cas d’intolérance)
- 110 g de sucre blond non raffiné (si on est courageux, ou pâtissier, on mettra 70 g de cassonade et 40 g de blond de canne)
- 75 g de mélasse de sucre de canne
- 1 c. à café d’extrait de vanille
Fouett! On mélange tout bien comme il faut, au robot si on en a un, pour bien aérer.
- 140 g de (mélange de) farine(s sans gluten)
- 1/4 c. à café de sel (ou fleur de sel)
- 1/2 c. à café de cannelle en poudre
Plif! on ajoute ces ingrédients au mélange de margarine et on mélange bien énergiquement.
- 1 c. à soupe de graines de lin moulues préalablement mélangées avec 3 c. à soupe de lait (de riz ou autre lait végétal, voire d’eau) tiède
- 1/2 c. à café de bicarbonate de soude dissoute dans 1 c. à soupe d’eau
- 150 g de flocons d’avoine
- 75 g de raisins secs ou de dattes hachées
Plouf! on verse ces ingrédients dans le bol et on mélange bien énergiquement.
- un four préchauffé à 180°
- deux plaques de pâtisserie recouvertes de papier cuisson
Zou! on garnit les plaques de cuillères de pâte (pas trop grosses, pour que les biscuits deviennent un peu dentelle en refroidissant, voir plus loin).
Hop! Au four pour environ 15 minutes.
Au sortir du four, on laisse les biscuits refroidir sur la plaque, devenir croquants et un peu dentelle, puis on les retire des plaques et … on les mange (mais ils se conservent bien, plusieurs jours).
Comme quoi, il ne faut décidément jamais dire jamais…
Les petits + :
- Le livre de Cybele Pascal, The Allergen-Free Baker’s Handbook: How to Bake Without Gluten, Wheat, Dairy, Eggs, Soy, Peanuts, Tree Nuts, and Sesame est vraiment excellent. Ses recettes sont fiables et permettent de pâtisser (si!) vraiment gourmand et simple (croyez-moi sur parole, cf le début de ce billet!) sans gluten, blé, produits laitiers, oeufs, soja, noix ou sésame? j’ai déjà publié ici sa recette de snickerdoodles, très simple aussi.
- Sur la question de savoir si les intolérants au gluten peuvent consommer de l’avoine ou non, ce billet peut vous intéresser.
- La recette originale contient de la gomme de xanthane, 1/4 de c. à café. Cela aide sans doute à obtenir des biscuits moins friables, car ceux-ci le sont un peu s’ils sont trop épais, mais je n’en utilise pas, je me méfie de ce type d’additif.
Des cookies merveilleux! J’adore la pâtisserie, mais je suis assez “cool” en cuisine. Je ne m’enferme pas pour pâtisser et je prends les choses à la légère. Peut-être est-ce l’habitude? 😉
Bises,
Rosa
Oui, je crois que l’habitude aide. Le rythme de vie aussi, sans doute. Et puis on n’est pas tous pareils!
Bises en retour Rosa 🙂
j’adore la pâtisserie, beaucoup plus que la cuisine, mais je rejoins un point : je trouve toujours tout trop sucré; systématiquement je réduis les quantités de sucre de chaque recette, à croire que les pâtissiers ont des actions dans le sucre!
Le sucre joue un rôle dans la tenue des pâtisseries, aussi, non (donc pas besoin d’actions dans le sucre 😉 !
moi aussi je réduis toujours le sucre mais j’aime les pâtisseries… tes cookies sont magnifiques!
Je vois que le “clan” des “c’est trop sucré” est bien plus vaste que je ne le pensais, chouette alors 🙂
Bonsoir Flo,
J’essayerai bien tes cookies. Ils ont l’air très appétissants. Pour ce qui est du sucre une diététicienne lors d’ une séance “préparation d’un menu” nous a dit de le diviser par 2 dans les recettes de pâtisseries. Elle a raison car la plupart du temps c’est très sucré.
Bonne idée de diviser par deux, en effet. Merci Christel 🙂
miammmm vraiment sublime j’en fais qu’une bouchée !!!!!!!!!!!!!!!!!
Je crois que j’ai le même sentiment que toi pour la pâtisserie: c’est contraignant et long. Et j’ai aussi une nette préférence pour le salé… Alors côté sucré, je m’oriente vers les tartes et les clafoutis, les muffins et les gâteaux de ménage, et bien sur le gâteau au yaourt ! Mon favoris, mon fétiche avec lequel on peut s’amuser follement…
Ton petit livre consacré au gâteau au yaourt, Variations bio pour le gâteau au yaourt, semble très très sympathique!
Oh ben dites donc, moi c’est tout le contraire : j’ADORE la pâtisserie… je ne mangerai que sucré, si c’était permis… (et si j’étais moins sensible des intestins, aussi).
J’adore voir qu’à partir d’une simple farine, un petit oeuf et du sucre on arrive à faire des merveilles, toujours différentes !
Tes petits biscuits me font envie, et me rappellent les bons cookies aux flocons d’avoine que j’avais testés.
Miam !
Bonne journée gourmande !
Oho trop facile, c’est ce que je préfère dans la pâtisserie, car je cuisine aussi pour nourrir, alors forcément, j’adore!
Moi j’adore faire la pâtisserie !!! C’est mon pêcher mignon !!!
Tes cookies me plaisent, j’ai justement de la mélasse et ne sais pas comment l’utiliser !!!
bon mercredi
manue
J’adore ton « Plif, Plouf, Zou et Hop » et ton introduction sur le clan ! Moi qui n’aime pas non plus faire de pâtisserie, j’ai très envie de tester rapidement cette recette !
Je n’ai pas de graines de lin (ni la certitude d’en trouver dans mon magasin bio) et je vais donc vérifier dans ton livre par combien d’oeufs je peux substituer ton mélange lin/lait.
Merci !
Je suis contente que cela te plaise!
Pour les graines de lin : 1 càs de graines + 3 càs d’eau = 1 oeuf.
J’aime beaucoup ton introduction sur la cuisine comme manière de transmettre de l’amour à ses proches. Ça sonne terriblement mièvre avec mes mots, mais en réalité ça donne des souvenirs poignants. Et comme toi je préfère me concentrer là-dessus plutôt que de passer trop de temps à fabriquer une magnifique œuvre d’art comestible :).
Tes cookies me tentent beaucoup, est-ce que tu crois que je peux remplacer la mélasse par du sucre complet et de l’eau ?
De l’amour, oui!
Pour la mélasse : je ne pense pas que sucre et eau aient le même effet, ou alors un sucre vraiment très intense et très peu d’eau? Je dirai plutôt que le sirop d’érable ou le miel (chacun avec des parfums différents de ceux de la mélasse, un peu réglisse) seraient plus proches.
Je me reconnais bien dans ta description de l’anti-trop-sucré. Je me définie comme un bec salé et si ces temps ci, je fais beaucoup de gâteau (mais du pur pif-paf-plouf) c’est juste pour utiliser mon okara et encourager mon mec à ne pas se gaver de chips au goûter 😀 Peut-être que ces petits biscuits lui plairaient…
Il faut que tu les lui proposes pour savoir 🙂
Bonjour Florence,
Je reviens vers vous concernant la pâtisserie. Je fais des choses simples dans votre style et tout le monde se régale.
Le gâteau roulé ( adapté à la farine de riz) permet de faire de multiples versions avec des garnitures dont certaines peuvent être élaborées et festives mais il y a beaucoup d’ oeufs dans la pâte.
Quand nous sommes passés au “sans” durant 2 ans je n’ ai plus fait de tarte ou quiche car la pâte n’ était pas réussie.
L’ année dernière j’ ai trouvé de la farine de pépins de raisins et j’ ai essayé . Les pâtes à tarte sont maintenant bien réussies.
Je vous donne ma “recette maison”
150g de farine de riz complet+50g de farine de teff ou sarrazin+50g de farine de pépins de raisins
100g de matières grasses = 50g de purée d’ amandes+50g d’ huile neutre
un peu d’ eau environ 50 ml
je mélange bien pour obtenir une boule puis j’ étale à la main dans le plat(non graissé, juste un peu fariné) et je laisse reposer 30 min . Ensuite garniture et cuisson.
La texture nous plait un peu sableuse et croquante.
Bémol la farine de pépins de raisins est chère 🙁 mais ses propriétés nutritionnelles sont intéressantes.
Je n’utilise pas du tout les margarines même bio car ce sont des produits industriels et ma vésicule biliaire n’ aime pas l’ huile de palme…
J’ utilise soit de l’ huile, soit le mélange sus-cité (selon Cléa), soit exceptionnellement du beurre fondu non noisette (et je suis horrifiée quand je vois des recettes de chefs pâtissiers qui cuisent ainsi le beurre avant de l’ utiliser!)
bien à vous
@+
Bonjour Hermine et merci pour cette recette et ses précieuses informations.
La farine de riz complet, dans mon expérience, est un peu compliquée à utiliser de façon satisfaisante quand elle est la farine dominante, car elle rend facilement les pâtes “râpeuses”. Je vais essayer votre combinaison de farines prochainement (pas cette semaine, je n’ai pas de farine de pépins de raisins).
J’aime beaucoup ajouter des flocons dans mes pâtes à tarte (1/6 à 1/3 du poids de farine).
La recette de pâte à tarte sucrée de mon livre comprend des flocons de millet ou de quinoa, un mélange 75g huile d’olive douce et 30g de purée d’amandes blanches, l’équivalent d’un oeuf en graines de lin (1 càs de graines moulues, 3 càs d’eau) et un peu de sucre. Elle est parfaite, à notre goût, pour les tartes aux fruits d’été. L’an dernier, nous nous sommes vraiment régalés avec elle et les reines-claudes du jardin, mon mari a cru retrouver les tartes de sa grand-mère, ce qui n’est pas peu dire 🙂
J’utilise les margarines (exclusivement avec des huiles non hydrogénées), même si de façon nettement prépondérante ma cuisine se fait à l’huile d’olive.
D’abord parce que mes filles aiment mettre parfois du “beurre” sur leurs tartines du matin. Mon mari aussi, d’ailleurs.
Ensuite parce que les préparations avec la margarine sont plus proches en saveur, la plupart du temps, des préparations auxquelles nos papilles ont été habituées pendant des dizaines d’années pour mon mari et moi, pendant plusieurs années à la cantine ou en famille pour nos filles. Au-delà de la diététique (qui n’est toutefois pas non plus totalement balayée), on privilégie alors le psychologique lié à l’aliment.
Et puis les recettes comme celles de Cybele Pascal, partent très souvent d’un mélange battu de margarine et sucre et elles marchent parfaitement bien.
Enfin, les amandes ont du être momentanément exclue de nos assiettes (une de nos filles les tolère mal), donc j’ai du arrêter d’utiliser principalement le “mélange Cléa”.
Le ghee est aussi une bonne option, qu’en pensez-vous?
Il paraît même selon certains que toute notre cuisine devrait se faire au ghee, bien meilleur que l’huile, en cuisson à haute température notamment. (même si, de toute façon, les cuissons à haute température devraient être limitées au max!).
Merci pour ce partage.
A bientôt Hermine.
Flo
D’après les tendances en France, les flocons d’avoine contiennent du gluten… Je sais qu’au Canada on en trouve du “pur”, mais pas en France.
Quelle est ta position sur la question?
Merci de ta réponse!
Il faut que j’achète et lise ton livre.
Edit du 3 octobre 2011 : je te réponds, après longues recherches, sur la question de l’avoine amie ou ennemie dans ce billet.
Erreur,
Je m’ aperçois que j’ ai tapé trop vite !
Les proportions pour la pâte à tarte sont 200g de farine , 100g de matières grasses et un peu d’ eau (comme pour une pâte brisée classique)
Je mets donc 150g de farine de riz complet+25g de farine de teff+25g de farine de pépins de raisins .
Nous n’ avons pas de problème avec la farine de riz , je mets toujours de la complète et tout est bien réussi (mais ici on peut manger des oeufs…)
Valérie Cupillard fait également beaucoup de gâteaux avec ce mélange margarine + sucre bien battu, j’ ai essayé ainsi que la margarine pour la pâte à tarte mais je ne suis pas fan.
Chacun sa manière, l’ essentiel est de trouver ce qui vous convient .
Pour les tartines du matin, nous n’ en mangeons plus depuis 2007 et on est très étonnés mais ça ne nous manque pas du tout. Les petits déjeuners sont beaucoup plus variés qu’ avant 🙂
Le ghee est une bonne option et se conserve très bien.
J’ essaie également de privilégier les cuisson à basse température et j’ ai investi dans un omni-cuiseur à infra-rouge(t°<90°). J' ai pris le modèle de plat pour 6 personnes mais c' est quand même petit, difficile de faire plusieurs préparations en même temps comme ils montrent dans les démonstrations. En revanche les viandes sont excellentes et un poulet de 2kgs est rôti en 1h.
Bien à vous
@+
Mon mari et mes filles ont grand mal à faire l’impasse sur les tartines le matin et/ou au goûter pour mes filles…
Moi c’est tout le contraire, j’adore la pâtisserie!
Heureusement que nous ne sommes pas tous pareils et que d’autres que moi font de superbes pâtisseries! 🙂
D’autant que même si je ne suis pas pâtissière pour un sou, j’aime bien de temps à autre déguster les pâtisseries des autres!
Bonjour Flo !
Super ta recette : j’ai un gros sac de flocons d’avoine dans le frigo, je vais tester très vite !
Depuis 1 mois, ma fille Héloïse va super bien suite à son test d’intolérances et aux exclusions qui s’en suivent ! Elle a 2,5 ans et c’est la première fois qu’elle nous fait de vrais “cacas” (désolée pour les détails !). C’est un grand soulagement de me dire qu’enfin, on a une réponse et surtout un résultat positif ! Par contre, au quotidien, c’est difficile. Ça demande une organisation de fer!
J’ai commencé à ré-introduire des aliments éliminés depuis près d’1 an comme le gluten (1 fois par semaine) et les fromages. Elle a mangé son premier pain au chocolat samedi et il est passé sans mauvaises réactions ! Une joie pour elle, et un soulagement pour moi ! Par contre, c’est dure de ne pas lâcher la bride dès que tout va mieux ! Il y a beaucoup plus d’entorses au régime …
J’ai deux questions pour toi :
Est-ce que la rotation à 3 ou 4 jours des intolérances doit être suivie à vie ?
Pourquoi est-ce que tu ne souhaites pas utiliser les gommes (guar et xanthane) ?
bien à toi.
sandra
Bonjour Sandra
Excellente nouvelle pour “ton” Héloïse!
Oui c’est dur de ne pas lâcher la bride une fois qu’on a le sentiment que ça y est, tout va bien… On est passé par là. Mais si on lâche la bride, qu’on cesse la rotation et la vigilance, peu à peu les maux se réinstallent : bronchite pour “mon” Héloïse et pour moi, muscles très douloureux pour Emmanuelle, maux de ventre pour mon mari et Bérénice etc. Alors on en revient à la rotation et à la mesure. Je dirai que c’est cela, la “clé”, si tant est qu’il en existe une : la mesure et la variété…
On a trop tendance à manger les mêmes choses tous les jours et/ou plusieurs fois par semaine, comme pain au blé tous les matins + pâtes de blé le soir, par ex, et je crois que c’est ainsi que l’on se (re)fragilise, parce qu’on surcharge l’organisme de résidus qu’il ne sait pas traiter.
Je crois vraiment que l’intolérance alimentaire est une maladie de civilisation…
Donc, oui je pense que la rotation doit être plus ou moins suivie à vie… Je crois qu’elle est une clé d’équilibre essentiel. Une fois la phase critique de la maladie éloignée, les écarts seront de faible conséquence, à condition d’être… des écarts, et pas de nouvelles habitudes. Comme le pain au chocolat de ta fille : il est important que cela reste une exception, pas un goûter ordinaire. Comme nos anciens ne mangeaient du gâteau que le dimanche…
Pour les gommes de guar ou de xanthane, plusieurs raisons :
– je n’aime pas ajouter des “trucs” à mes préparations, j’aime cuisiner simple, ça n’est pas à mon goût d’ajouter tel ou tel produit que je dois peser, mesurer, tu vois ce que je veux dire? Donc une première raison de mon manque d’intérêt pour ces gommes est qu’elles me compliquent un peu la tâche.
– elles ne sont pas nécessaires, pour ma famille et moi, pour que nous aimions ce que je propose à notre table. Cela ne nous pose pas problème si le gâteau s’émiette un peu, par exemple, donc pourquoi en ajouter?
– la gomme de xanthane est issue du maïs, auquel 3 membres de la famille sont intolérants. Je préfère, maintenant qu’ils vont bien, proposer de la polenta ou une préparation avec de la farine de maïs de temps à autre, pour notre plaisir, plutôt qu’insérer (trop) régulièrement, de façon camouflée donc sans plaisir précis, un produit que, peut-être, ils ne tolèrent pas très bien.
– plusieurs personnes se plaignent de ne pas tolérer les gommes, d’avoir des maux de ventre ensuite. Shauna Ahern de Glutenfreegirl.com en a parlé récemment sur sa page Facebook et des centaines de personnes lui ont répondu être dans son cas. Son mari et elle ont supprimé complètement ces gommes, sans dommage.
– je suis partisane de devenir gourmand (et heureux, surtout!) autrement : tant pis si la pâte de telle ou telle préparation “sans” n’est pas la copie de celle qui contient du gluten (ou autre ingrédient)! Je ne suis pas malheureuse parce que je ne peux plus avoir telle structure ou telle saveur enregistrée dans ma mémoire affective comme étant “LA” bonne, LA satisfaisante. Et je pense même qu’il ne faut pas que j’aille dans le sens de ce genre de mémoire, parce que c’est elle qui me conduirait vers une tartine recouverte de fromage fondu, par exemple, alors que je dois éviter le fromage. Une autre “clé”, de mon point de vue, pour bien vivre avec ses fragilités, dont ses intolérances, est vraiment de déplacer les sources de plaisir/satisfaction : je préfère trouver désormais mon bonheur dans une préparation “sans” qui me satisfait en tant que telle plutôt que reproduire des copies “sans” d’aliments “avec”, je trouve que c’est bien plus prudent pour éviter de replonger dans la nourriture “avec” qui nous a fait du mal…
Qu’en penses-tu?
Très bonne journée, et bravo pour toute cette peine que tu prends pour le bien-être de ta fille, tu peux être fière de toi!
Flo
[…] dommage car les atouts de l’avoine sont multiples, tant sur un plan nutritionnel[16] que gustatif [17], mais santé avant […]